Freud l’artiste, dans les Trois Essais sur la Théorie de la Sexualité*

Quand Freud écrit le manuscrit qui deviendra  » Les trois essais sur la théorie de la sexualité », il rédige aussi, sur une autre table de travail, le manuscrit du « Mot d’esprit et ses rapports avec l’inconscient »

Sans doute passe-t-il de l‘un à l’autre. Le lecteur peut être surpris de l’apprendre car il n’y a rien d’évident qui lie ces deux ouvrages.

A l’occasion du premier centenaire de la publication des « Trois essais sur la théorie de la sexualité » de Freud qui nous réunit à Mexico grâce à l’invitation de la Red Analitica lacaniana, je vais essayer de vous transmettre que Freud, dans ces deux ouvrages, est conduit par la même question qui met en continuité symbolique de façon inattendue  » Le mot d’ esprit et ses rapports avec l’inconscient  » et « Les trois essais sur la théorie de la sexualité ».
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Transfert et changement de discours*

Le psychanalyste et l’artiste

Le 27 septembre 1787, les proches de Mozart s’inquiètent. Ils ne peuvent penser à autre chose qu’à l’ouverture du Don Giovanni que Mozart n’a pas encore écrite. Le 29, il dirigera la première au théâtre national de Prague en Bohème.

Mozart est serein. Il sait qu’il l’écrira dans la nuit du 27 au 28. Il l’annonce à sa femme Constance[1] et lui demande de rester avec lui et de lui parler. Elle lui raconte des histoires. Il se tord de rire mais il n’écrit aucune note sur la partition.
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La rencontre impensable de la foi et de la raison

Lou Andréas-Salomé et Sigmund Freud
à l’Institut français de Vienne le 14 juin 2003
(Colloque : « Freud et Vienne »)

 « Depuis qu’en automne dernier, j’ai pu assister au congrès de Weimar, l’étude de la psychanalyse me hante sans cesse et plus je m’y plonge, plus elle me retient« [1]

C’est ainsi que, le 27 septembre 1912, de sa maison de Göttingen, Lou interpelle l’inventeur de la psychanalyse.

En mai 1936, c’est lui qui s’adresse à elle :

« Que vous écrire?…Encore une fois que vous dire? Seulement que je ressens, comme dans chacune de vos lettres, le fait que vous me parlez trop peu de vous »

Elle ne lui répondra pas.
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La pulsion invoquante* (Du malentendu au cri)

« S’il n’espère pas l’inespérable, il ne le découvrira pas, étant inexplorable et sans voie d’accès »

Héraclite[1]

Pour nous approcher de l’objet de la psychanalyse, nous allons nous mettre en direction de la pulsion invoquante.

Nous examinerons d’abord sa singularité. Nous préciserons ensuite le changement qu’elle crée dans le transfert et son lien avec le traumatisme selon qu’il est abordé avec Freud ou Lacan.

Nous terminerons sur ce qui la convoque à partir du cri de Don Juan de l’opéra de Mozart.
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Texte de Jean-Yves Montagu

La voie est libre quand la voix se réalise

A la notion de biographie, il préfère celle de trajectoire(s). Une façon de mettre son interlocuteur en prise et aux prises avec la mise à prix d’une topologie de parenthèses que la psychanalyse use comme d’une corde vocale.

A ce titre, le nouage de sa pratique de psychanalyste avec celle de chanteur lyrique amateur le conduit à interroger d’une part les limites de la « substance pensante » et de la « substance étendue », d’autre part ce qui les précède de façon inouïe et invisible « la substance jouissante »[1]. Pour la mise en voie de notre infini créateur.

Aussi… Quand il parle, sa voix résonne d’une démarche ouverte à la profondeur de champ d’un sens que la voie esquisse comme un chant avant de disparaître dans l’entre d’eux. Pour y enfanter le Trois qui danse par-dessus les toits, vers l’aine d’un point où « Jouir du savoir, c’est attraper un bout de réel qui n’est plus la troisième dimension apparue à côté des deux autres mais ce qui les fait trois… Instant inoubliable »[2]
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